Rudolf Carnap (1891-1970) est probablement l'un des philosophes américains les plus connus. Curieusement, c'est un philosophe allemand de la plus pure tradition néo-kantienne qui reçut toute sa formation au cœur de son pays natal, l'Allemagne, à Jena qui est à moins de trois-quarts d'heure de train de Weimar. Il n'émigra aux États-Unis qu'en 1935, après un court séjour en Tchécoslovaquie, deux ans après la prise du pouvoir par les nazis. S'il fut l'un des phares du néopositivisme et membre influent du Cercle de Vienne, il ne fut probablement jamais un disciple de la doctrine néopositiviste : Carnap ne fut pas un philosophe de système mais un philosophe de méthode. Il croyait profondément que le formalisme logico-mathématique était un instrument indispensable pour comprendre - pour expliquer aurait-il préféré - la nature de la connaissance scientifique ou ordinaire, celle des liens entre l'induction et les fondements des probabilités ou encore celle de la sémantique des langages artificiels et naturels. Ainsi, il n'a pas laissé d'adeptes mais fait de nombreux émules. Le présent ouvrage en est un témoignage. Si l'exégèse de l'œuvre de Carnap y occupe une place qui lui revient de plein droit, des travaux contemporains dans l'esprit de rigueur et de précision y occupent également une place de choix. Cet ouvrage constitue un incontournable pour le lecteur qui veut s'initier non seulement à la pensée de Carnap mais surtout au type d'approche qu'il promouvait. Carnap, aujourd'hui, est toujours vivant.