Los acontecimientos que marcaron la región del estrecho de Gibraltar entre el siglo II a.C. y el siglo I d.C. siguen siendo difíciles de analizar. Sin embargo, fue durante este periodo cuando se produjo la plena integración de los territorios del Extremo Occidente púnico, así como la anexión definitiva de parte del norte de África por parte de Roma. A partir de fuentes diversas de documentación, especialmente del análisis de las denominadas ánforas tardo-púnicas, y del examen de varios contextos arqueológicos inéditos, localizados en la península ibérica y en el sur de la Galia, el autor ofrece una nueva mirada interdisciplinar sobre el destino de las antiguas comunidades fenicias del Extremo Occidente entre la época republicana y la alto-romana.

L?histoire des cités de la région de Gibraltar au cours de l?époque républicaine est depuis longtemps l?objet de vives discussions. Cette période représente en effet une époque difficile à appréhender pour les sciences historiques: entre un premier niveau d?uniformité ? induit par l?origine levantine de la plupart des communautés du secteur ? et les transformations issues de l?expansion romaine, les phénomènes qui ont marqué la région du Détroit entre le IIème siècle avant J.-C. et le Ier siècle après J.-C. restent difficiles à analyser. Pourtant, c'est au cours de cette période que s?est déroulée la pleine intégration des territoires de l'Extrême Occident punique, ainsi que l'annexion définitive d?une partie de l'Afrique du Nord par l?Urbs. Malgré la complexité de ce contexte historique, cet ouvrage, issu d'une thèse de doctorat, offre un nouveau regard sur le devenir des anciennes communautés phéniciennes d?Extrême Occident entre l'époque républicaine et le Haut-Empire. Pour ce faire, l?auteur se fonde sur diverses sources de documentation ? avec un intérêt tout particulier pour les amphores dites tardo-puniques ? et sur l'examen de différents contextes archéologiques inédits, localisés dans la péninsule Ibérique et dans le sud de la Gaule. Cette monographie nous propose par ailleurs une réflexion interdisciplinaire sur l'économie et la production dans la zone du « Cercle du Détroit », une approche qui ne manquera pas d?intérêt au vu des problématiques abordées. En ce qui concerne les conteneurs dits tardo-puniques, de nombreuses interrogations subsistaient encore à leur encontre malgré les avancées récentes de l?archéologie espagnole: d?une part, l?extension de la production de ces conteneurs, entre la Maurétanie et l?Ibérie, s?avérait mal définie; d?autre part, la distribution de ces amphores en dehors de la région de Gibraltar représentait un aspect particulièrement mal connu. Ces divers questionnements sont ici examinés de manière détaillée, mais sans représenter une étude destinée uniquement aux spécialistes dans ce domaine.
En définitive, ce n?est pas seulement une discussion sur la production amphorique que Max Luaces nous propose, ou encore une analyse des dynamiques commerciales ayant associé les habitants de l?ancienne Ibérie punique à l?Italie romaine. Cette monographie présente de fait de nouvelles perspectives pour appréhender les questionnements autour de l?intégration des populations conquises par Rome, en interrogeant la pertinence d?une notion aussi discutée aujourd?hui que celle de « romanisation », tout en apportant un éclaircissement sur les transformations économiques et sociales associées à ces phénomènes. L'ampleur des thèmes abordés, la richesse des propositions historiques présentées et la qualité de la synthèse documentaire réalisée donne conjointement à cette étude une grande portée scientifique. Il s?agit à n?en pas douter d?une contribution qui promet d?enrichir les réflexions de la communauté académique, mais également d?un volume qui pourra satisfaire la curiosité de toute personne fascinée par l?histoire et l?archéologie antique.

Chercheur d'origine franco-espagnole, avec une expérience à l'École des Hautes Études en Sciences Sociales de Toulouse (2018-2019) et en archéologie préventive (2020), Max Luaces a fait ses premiers pas en archéologie avec un mémoire de Master consacré à l'étude du matériel punique en contexte sous-marin français (2008). Par la suite, Max Luaces a réalisé une thèse de doctorat en cotutelle, entre l'Université de Cadix et l'Université Lyon 2 (France), dont l'objectif principal était de faire la lumière sur le commerce dans la zone du détroit de Gibraltar à la fin de la période républicaine. Il fait actuellement partie du groupe de recherche HUM-152 de l'Université de Séville, en tant que personnel scientifique et technique associé au projet de recherche GREPURE (Grecia Púnica Redescubierta). Enfin, il participe également à différents projets de recherche développés par le laboratoire TRACES (CNRS-Université Toulouse 2, France), en tant que spécialiste du matériel amphorique. Son principal sujet de recherche concerne l'analyse des dynamiques socioculturelles et économiques antiques, à travers l'étude des réseaux commerciaux, tout particulièrement dans la perspective de l'étude des populations phéniciennes et puniques.